Le Détachement de Légion étrangère de Mayotte (DLEM) a été créé le 1er avril 1976 par changement d’appellation du Détachement de Légion étrangère des Comores, lui-même issu de la 2e Compagnie du 3e Régiment étranger d’infanterie alors implanté au nord de Madagascar (DIEGO SUAREZ). Le DLEM a pris cette appellation après l’accession des Comores à l’indépendance en juillet 1975.
Au mois de novembre 1967, la 2e Compagnie du 3e REI quitte le camp de Sakaramy à Madagascar pour venir s’installer dans l’archipel des Comores. La compagnie s’installe sur le rocher de Dzaoudzi dans les rares et vétustes bâtiments laissés à l’abandon par la gendarmerie comorienne. Les conditions de vie sont très rudes car il n’y a pratiquement rien sur place depuis que le siège du gouvernement du territoire a été transféré à Moroni, en Grande Comore. Cette compagnie va rayonner sur l’ensemble de l’archipel encore français : les sections nomadisent à tour de rôle à Anjouan et Mohéli tandis qu’une section est envoyée au camp de Voidjou en Grande Comore. En 1973, le 3e REI doit quitter Madagascar pour rejoindre KOUROU en Guyane. La 2e Compagnie, quant à elle, reste aux Comores et devient une unité formant corps sous l’appellation de Détachement de Légion étrangère des Comores (DLEC) le 1er août 1973.
Le PC du détachement, la section de commandement, trois sections de combat et un élément marine pour armer le LCM se sont installés à Dzaoudzi. Une section de combat est au camp Voidjou sur Grande Comore. Une équipe de transit est détachée à La Réunion où le commandement des forces françaises du sud de l’Océan Indien (FAZSOI) vient de s’installer après avoir quitté Madagascar. La situation politique des Comores devient instable : territoire d’outre-mer depuis 1946, l’archipel des Comores accède finalement à l’indépendance à la suite du référendum de 1975. Mais l’île de Mayotte veut rester française et un second référendum la conforte dans son choix avec plus de 95% de «oui» à la France. Mayotte prend alors le statut de collectivité territoriale. Les trois autres îles de l’archipel forment alors la République fédérale islamique des Comores. Le Détachement de Légion étrangère des Comores devient Détachement de Légion étrangère de Mayotte et change de structure.
Le DLEM comprend alors un Elément de commandement et de soutien (ECS), un élément de génie, une compagnie tournante « captive Légion » fournie au début par le 2e REI ou le 1er REC. Il conserve un élément de transit à La Réunion. Afin de désengorger les locaux devenus trop exigus à Dzaoudzi, la compagnie tournante s’installe dans des conditions rustiques au camp de Kwalé sur Grande Terre. Outre ses missions opérationnelles et logistiques, le DLEM assure, tout le soutien de l’île devenue très isolée depuis l’indépendance des Comores.
Aujourd’hui, le Détachement de Légion étrangère de Mayotte est implanté à DZAOUDZI sur Petite Terre avec une base avancée sur la côte ouest de Grande Terre à MLIHA sur Grande terre. Composé d’un état-major, d’une compagnie de commandement et de logistique (CCL) et d’une compagnie de combat d’infanterie en mission de courte durée.
Force de souveraineté sur Mayotte, le DLEM assure aussi une présence militaire permanente sur les îles Glorieuses depuis 1997. Polyvalent, expérimenté, opérationnel et projetable, il peut intervenir avec les FAZSOI dans la zone de responsabilité française ou assurer l’accueil et le soutien de forces projetables, comme lors de l’opération Azalée en 1995.