Un détachement de 22 cadres et légionnaires de la compagnie de commandement et de logistique du DLEM dont un sous-officier de réserve, aux ordres du lieutenant Gheorghe CRISTU, a effectué une école à feux au camp Paoli à la Réunion, du mercredi 25 octobre au vendredi 5 novembre 2021.

Cette exercice s’inscrit pleinement dans le cadre de la préparation opérationnelle du DLEM, en vue d’un possible engagement sur très court préavis dans la zone de responsabilité des FAZSOI.

Durant la campagne de dix jours sur le plateau de la Plaine des Cafres, connu pour ses conditions météorologiques rudes et aléatoires, plusieurs objectifs fixés par le BOI ont pu être atteints :

- recycler l’ensemble des modules ISTC pour le personnel participant,

- effectuer des séances de tir aux armes collectives et des séances de tir « EXPLO »,

- réviser les missions du combat d’infanterie et les missions pouvant être confiées à une section PROTERRE,

- organiser des activités physiques permettant de développer et d’entretenir le goût de l’effort, la rusticité et la cohésion.

Une marche au Piton de la Fournaise, culminant à 2632 mètres en traversant la Plaine des Sables, a notamment permis de mettre à l’épreuve la solidité du détachement dans un cadre autant exigeant qu’épatant.

Forts de cette belle expérience, ayant permis à chacun de parfaire ses connaissances et de mettre à jour un certain nombre des fondamentaux du combattant, les membres du détachement ont, dès leur retour au quartier Cabaribère, regagnés leurs emplois de soutien respectifs sans doute mieux préparés pour tenir un poste OPS en cas de crise.

Présidée par Monsieur Thierry Suquet, préfet de Mayotte et délégué du gouvernement, la commémoration du 103e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918, célébrant la victoire et la paix et rendant l’hommage à tous les morts pour la France, avait lieu ce matin, sous une pluie battante, sur la place Zakia MADI à Mamoudzou. Le chef de corps du DLEM, l’autorité militaire principale (AMP) de la cérémonie, a été entouré pour l’occasion d’une section d’honneur de la CCL, d’un détachement des cadres sans troupes, de l’AALE de Mayotte mais aussi de la classe défense du collège Zakia MADI de Dembeni.

En ce jour de commémoration des morts pour la France en Indochine, les légionnaires du Détachement de Légion étrangère de Mayotte ont une pensée particulière pour les légionnaires qui, à l’instar du chef de Bataillon Cabaribère, ont servi la France avec honneur et fidélité.

Lors de son deuxième séjour en Indochine, le CBA Cabaribère, est fait prisonnier le 3 février 1954 alors que son bataillon est isolé du régiment, il assurait la défense contre les infiltrations ennemies quand du 1^er au 3 février 1954, son bataillon tombe dans une embuscade tendue par une division du Vietminh qui se préparerait à donner l’assaut sur Na San.

Profitant d’une visite d’un commissaire politique, il s’évade du centre des prisonniers de Yung Toi au Nord du Laos le 8 février 1954 et rejoint les partisans du maquis « Arequier ». Il retrouvera son unité le 24 février 1954.

En avril il est chargé de la sécurité d’une fraction de route qui mène d’Hï Phong à Hanoï, route capitale pour le ravitaillement de Diên Biên Phu incessamment attaqué par le Vietminh.

C’est au cours d’une opération que le chef de bataillon Cabaribère est frappé d’une balle. Il reste cependant à son poste jusqu’à ce qu’un éclat d’obus le tue le 21 avril 1954.

Le quartier qu’occupe le Détachement de Légion étrangère de Mayotte est baptisé officiellement le 13 novembre 1992 « quartier Cabaribère » à l’occasion du 25^e anniversaire de la présence de la Légion étrangère sur l’île de Mayotte.

Déjà confrontée à une forte crise de dengue (la plus forte depuis plus de 30 ans), l’île de Mayotte a vu arriver le COVID le 17 mars 2020. Les contraintes particulières de la vie mahoraise ont imposé très vite des consignes de confinement très strictes et un couvre-feu nocturne, en raison des troubles causés par des bandes rivales, armées de chombos (traditionnel coupe-coupe mahorais). Dans le but de limiter l’importation du virus, l’aéroport de Mayotte est fermé au trafic aérien commercial depuis le 28 mars. Avec l’arrêt des vols commerciaux, l’île se retrouve un peu plus isolée en pleine crise sanitaire, alors qu’elle dépend à 90% des approvisionnements extérieurs.

Depuis le début de la crise, les armées sont impliquées sur tous les fronts et dans l’ensemble du spectre de l’opération Résilience :
Dans le domaine logistique, plus de 1000 tonnes de fret ont été apportées depuis La Réunion ou la métropole par la Marine nationale et l’armée de l’Air. Aucun répit n’a été accordé au Bureau militaire de transit du DLEM qui, fidèle à sa réputation, fait face à toutes les situations. Les légionnaires ont également participé à la distribution de nourriture ou de pétrole lampant à la population mahoraise. Divers convois ont également transporté des matériels au profit de la préfecture ou du centre hospitalier de Mayotte. Une distribution de masques à l’ensemble de la population du département est en cours.

Renforcé par une compagnie du 27° BCA et par un sous-groupement tactique embarqué (SGTE) du Mistral (armé par le 2° Rima, le RICM et le 6°RG), le DLEM a conduit de nombreuses missions dans le domaine de la protection. En appui des forces de sécurité intérieure, des patrouilles nocturnes ont permis de réduire les cambriolages ou exactions à l’encontre notamment des magasins, dépôts et pharmacies. En outre, le DLEM poursuit ses missions d’appui au contrôle des frontières, en vue d’éviter l’arrivée de ressortissants étrangers porteurs du virus. En soutien des forces de sécurité intérieure, des éléments de la première compagnie sont déployés chaque nuit et ont intercepté plusieurs dizaines de clandestins.

Dans le domaine sanitaire, une équipe du 2° RDNRBC détachée au DLEM contribue à la désinfection de nombreuses structures étatiques ou en charge de missions de services publics.

Alors que le pic de la crise est attendu au milieu du mois de juin, le DLEM est sollicité quotidiennement depuis le mois de mars. Unité réduite mais opérationnelle, le DLEM fait preuve au quotidien de son efficacité et de sa capacité à accueillir des renforts et à travailler en interarmées.

Rares sont les CDC du DLEM à avoir eu quatre commandants d’unité sous leurs ordres !